Le guide du pirate en 5 étapes
- Amine Yacoub
- 20 août 2024
- 3 min de lecture
L’univers des pirates m’a toujours fasciné; un personnage qui part à l’aventure très loin de chez lui à la recherche de précieux trésors. Comment fait-on pour devenir un pirate? La première étape, c’est de trouver une carte aux trésors. Pour ma part, je l’ai trouvée à la Faculté des sciences de l'administration de l'Université Laval. Elle était là sous mes yeux dans un courriel qui semblait banal et envoyé à tout le monde: «Partez vivre un séjour à l’étranger».
Sans trop réfléchir, j’ai décidé de la saisir. Maintenant que je l’avais en main, la deuxième étape consistait à partir loin. Il fallait donc déchiffrer la carte pour y trouver une destination. Parmi les choix proposés par la Faculté, il y en avait un en particulier qui a capté mon attention : «Aarhus University, Denmark». La photo de l’université danoise montrait un joli paysage à la fois calme et vivant. Par pur instinct, je m’y suis inscrit.

La troisième étape, c’est le départ à l’aventure. Un avion, un train, un bateau, peu importe, l’idée, c’est de parcourir des kilomètres le plus rapidement possible. J’ai donc pris un billet d’avion en direction de la ville d’Aarhus.
Après ce long voyage, il est temps d’amorcer la quatrième étape: la recherche active du trésor. Maintenant que j’avais les deux pieds loin de chez moi, je pouvais commencer ma quête. Ce qui est difficile avec les trésors, c’est qu’on ne sait jamais vraiment ce que c’est avant de les avoir trouvés.
Sur le moment, c’était simplement un X sur un bout de papier. C’est à ce stade que je me suis dit que peut-être il valait mieux profiter du voyage plutôt que de m’imaginer un scénario de fantaisie. Je me suis donc immergé dans la communauté étudiante et, en à peine 24 heures, j’avais déjà rencontré des gens fantastiques.
Après une soirée festive à se raconter n’importe quoi, on avait déjà cliqué tous ensemble. C’était comme si on formait une famille. Avec eux, je me sentais aussi à l’aise qu’avec les gens que je connais depuis bien plus longtemps. Il n’y avait pas de secrets, pas de tabous. On pouvait tout se dire, tout faire et c’est exactement ce qu’on a fait.

Mes journées consistaient à partager des moments inoubliables avec des gens qui pourtant auraient pu facilement m’oublier. Alors, comment en était-on arrivé jusque-là? La vérité, c’est que nous étions chacun les trésors les uns des autres. Tous d’origines, de cultures et de langues différentes. Ce qui nous unissait, c’était notre idéologie de trouver quelque part quelque chose de précieux. Sans même nous en rendre compte, nous avions chacun entrepris des démarches sans savoir quel allait être le résultat final. Pour moi, c’est une grande preuve de courage et d’ouverture d’esprit. J’ai une admiration particulière pour tous ces gens que j’ai rencontrés (et que je rencontrerai) qui ont osé faire un pas vers l’inconnu: «Partir pour mieux revenir». C’est donc après un voyage rempli d’émotions que j’ai dû revenir à la maison.
Même si ce n’était pas des adieux, le retour était plutôt difficile... ce qui m’amène à la dernière étape et la plus importante: la fin du chapitre. Celle-ci est particulièrement complexe puisqu’il faut prendre le temps d’absorber tout ce qu’on a vécu. Les gens avec qui tous ces moments ont été partagés étant loin, il faut trouver d’autres façons d’exprimer ses sentiments. Le mal de mer me manquait, le réveil brutal à la suite de nos soirées exceptionnelles à parler de toutes nos vies dans un parc me manquait. Il fallait que j’y retourne, mais si j’y retourne je ne voudrais plus revenir. Comment faire? La beauté du voyage c’est qu’il est spontané et incertain. Il fallait que j’accepte que ce chapitre de l’aventure fût terminé. Bien sûr que nous allons nous revoir un jour après tout, nous sommes une famille maintenant et la vie familiale n’est pas toujours facile. C’est normal. Heureusement, notre ère nous permet de garder contact malgré la distance. Voyager n’a jamais été aussi simple et accessible. Il vous suffit de trouver une carte aux trésors et d’oser partir à l’aventure pour ainsi pouvoir devenir un vrai pirate.
Amine
Comments