C'est quoi les chances?

Je vais être bien honnête avec toi, au début de mon bac, je ne comprenais vraiment pas le hype derrière les séjours à l'étranger! Pourquoi partir? On est ben ici, voyons… Cela dit, n'arrête pas ta lecture tout de suite, je risquerais de me faire taper sur les doigts.

Retour en arrière à la session d’hiver 2019. J’étais dans un bon rush de mi-session (avec le travail de finance 1, if you know, you know) lorsque mon partenaire d’études – une bonne plaie académique – n’avait qu’une seule chose en tête: me convaincre de participer à Explore.

« C’est complètement débile. Tu vas voir, tu vas en revenir complètement changé! ».

Voyons, il exagère, mais insistait vraiment trop. En même temps, l’inscription prenait littéralement cinq minutes, ça valait donc la peine de la compléter dans le but de décliner l’offre d'admission plus tard et qu’il passe finalement à d'autres choses!

Deux mois plus tard, j'étais admis à UBC en Colombie-Britannique.

Un mois plus tard, je m’envolais pour Vancouver.

Cinq semaines plus tard... opelaille, Michael, t’avais raison.

Du haut de mes vieilles 21 années, j'te jure qu'il s'agissait du séjour le plus fou de ma vie. Comment pouvais-je souhaiter meilleur scénario? Se réveiller un peu cabossé, s'empiffrer à la cafétéria des résidences, assister aux classes, se procurer ses provisions et s'en délecter sur la plage où la nature était réduite à sa plus simple expression, Clothing Optional Beach, et recommencer!

En bon québécois, toutes les activités étaient trippantes en tabarouette (tu comprends qu'ici les jurons sont proscrits). Le constat après une année de recul reste toutefois unanime: les activités c'est bien, mais le monde c'est ben mieux! Laisse-moi t'expliquer, tu vas voir, c'est plein de sens.

Là-bas, à Vancouver, on était 150 Québécois un peu foufous à embarquer dans une aventure les yeux bandés; 150 joyeux lurons provenant de Rivière-du-Loup à Shawinigan, de Lévis à Terrebonne. Et qu'ont en commun les membres d'une aussi belle gang, hormis un amour inconditionnel pour la Twisted Tea? Une joie de vivre et une soif de nouvelles rencontres d'autant plus palpitante! Peu importe ce que nous faisions, du mountain bike à Whistler au jeu «kick la cacane» sur le campus (le nom varie selon les régions du Québec, mais sache que c'est à Shawinigan qu'on le dit comme du monde), c'était la joie à l'état pur. Chaque journée nous plaçait dans une position challengeante, parfois affolante, mais certainement vivifiante à tout coup. Paradoxalement, la tête en redemande sans cesse, cherchant inévitablement à étancher sa soif insatiable de nouvelles rencontres. C'est donc ça, exactement ça, que je veux revivre en partant à l'étranger.

À l'instar de toutes les grandes choses qu'on entreprend dans la vie, il sera toujours plus facile de rester écraser dans son divan plutôt que partir à l'autre bout du monde (on s'entend, après la corona-relâche). Pourtant, un si petit détail pourrait suffire pour te faire entreprendre l'expérience la plus INCROYABLE de ta vie. Moi, ça a été aux dépens de mes connaissances en finance, totally worth it. Ce petit détail pourrait résider dans la simplicité de cette unique question:

C'est quoi les odds que tu partes?